Conseil Régional de Tadjourah
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OIM : mission d’assistance au retour volontaire : L’OIM aide 43 migrants éthiopiens à rentrer chez eux

Depuis 2009, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en collaboration avec le Gouvernement Djiboutien assiste directement les migrants vulnérables se trouvant dans des situations de flux mixtes. Dans le cadre de ses activités, l’OIM a fait une mission de sensibilisation dans les alentours de Tadjourah et Obock durant le mois d’Octobre. Suite à quoi, quelque 43 migrants ont décidé de rentrer chez eux grâce au programme de retour volontaire de l’OIM.

C’est ainsi que le 2 Novembre dernier, l’opération de transfert d’Obock vers la capitale des 43 migrants a pu avoir lieu grâce à une collaboration avec la Police Nationale qui a fourni une escorte au convoi des migrants.

Et à l’issue de ce processus, l’OIM en coordination avec l’Office National d’Assistance aux Réfugiés et Sinistrés (ONARS) a pu reconduire à la frontière de Galafi, le 5 Novembre 2014, les 43 migrants ayant volontairement décidé de rentrer chez eux.

Pour rappel, cette nouvelle opération de l’OIM à Djibouti, n’est pas la première. Car déjà, il y a quelques années, l’organisation internationale pour les migrations en coordination avec les autorités Djiboutiennes, avait déclenché une opération de rapatriement volontaire de 101 migrants ayant décidé de retourner dans leur pays d’origine.

Cette opération, qui n’était pas la première du genre, s’inscrivait parfaitement dans le cadre des missions de l’organisation onusienne qui s’occupe depuis plus de 60 ans, des hommes et des femmes que la quête d’une vie meilleure, jette sur les routes de l’exode, souvent au péril de leur vie.

Plus généralement, le programme de retour volontaire offre la possibilité de retourner aux personnes étrangères (immigrants, demandeurs d’asile, réfugiés, personnes ayant le statut de la protection subsidiaire) qui veulent rejoindre leurs pays d’origine.

La gestion de ces programmes est confiée à des organisations non-gouvernementales et des organisations internationales spécialisées en matière d’attention aux immigrants.

Le retour volontaire est avant tout un programme d’aide : le voyage est organisé depuis le lieu de séjour jusqu’au pays de destination et comprend l’assistance et les frais de transport, le tout dans la tranquillité et la discrétion.

De plus, le programme inclut souvent des aides à la réintégration dans le pays d’origine, en fonction de la situation du migrant : prime, développement d’un micro-business, rénovation d’une habitation, assistance médicale, etc. L’OIM fait partie des Organisation qui gèrent ces programmes en faveur des personnes en situation de régularité ou d’irrégularité administrative.

Sur le départ, quelques migrants ont bien voulu nous livrer leurs témoignages sur les péripéties de leurs voyages qui s’apparentent à des aventures périlleuses.

C’est ainsi que Lynsa, une jeune mère de 25 ans et originaire de la région Oromo, nous a appris qu’elle avait quitté son village depuis un mois et demi pour suivre son mari parti en Arabie Saoudite, il y a deux ans et qui n’avait plus donné de nouvelles depuis.

Acculée dans le désespoir d’une vie sans lendemain, elle a reçu les promesses fallacieuses d’un passeur qui lui a promis monts et merveilles une fois en Arabie Saoudite.

Lynsa décide d’emprunter la somme faramineuse de 6.000 Birr Ethiopien (l’équivalent de 50.000 de nos Francs) pour tenter la traversée avec d’autres compagnon d’infortune qui vont l’aider à porter sa progéniture, âgée de 1 à 4 ans, à travers les routes périlleuses de l’exode. Une expédition de tous les risques qui va s’effectuer à marche forcée durant une longue semaine pour rejoindre Diré Dawa.

Et à partir de là, un véhicule Pickup les conduit jusqu’à la ville d’Obock où ils effectueront une première halte avant de rejoindre le point d’embarcation à Gueheré. Lynsa et ses compagnons d’infortune vont patienter onze jours durant avant l’arrivée des passeurs yéménites.

Et véritable coup du sort, ces derniers vont lui signifier leur refus catégorique de l’embarquer avec ses enfants en bas âge. Ils l’abandonnent au bord de la mer où une main secourable les reconduit à Hayyou où Lynsa et ses enfants trouvent le gîte et le couvert dans le centre de l’OIM.

Aujourd’hui encore sous le choc de la nouvelle du naufrage, qui a couté la vie à la plupart de ses compagnons d’infortune, elle se fond en remerciement envers le ciel qui lui a laissé une chance inouïe de pouvoir rester en vie avec ses enfants et s’en occuper dignement.

Sur le chemin du retour, elle tente d’effacer difficilement les stigmates de cette horreur d’immigration clandestine : « le Tahrib, c’est une abomination. J’imagine mal qu’il puisse y avoir de plus exécrable pour l’humanité» s’indigne-t-elle.

Un sentiment partagé par Nasser, une autre victime des mirages du Tahrib. Lui qui avait un petit commerce a du mettre la clé sous le paillasson un beau jour de faillite.

L’idée de l’immigration clandestine lui est soufflée par l’un de ces vendeurs de mirages, un passeur qui lui promet un voyage tranquille vers un eldorado du golfe arabe.

Nasser fera le même schéma que sa congénère Lynsa. Il s’endette à hauteur de 7000 Birr et se jette sur la route de l’inconnu qui le mène de Diré Dawa vers Obock en Pickup.

A Guehéré, Nasser ne pourra pas embarquer, faute de place, il devra attendre une semaine avant le retour de l’embarcation. Mais au lendemain, du départ du premier groupe de voyageurs, il assiste totalement traumatisé et terrifié au spectacle des vagues qui ramènent les cadavres de 4 femmes et 7 hommes qui étaient partis la veille.

Terrorisé, il prend part à l’enterrement des morts et renonce définitivement au voyage. C’est ainsi qu’il se tourne vers l’OIM afin de rentrer en toute sécurité chez lui, dans ses terres d’origine.

MAS

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