Après le chef-lieu de la région d’Obock, la délégation d’experts africains du MAEP était hier de passage dans la ville blanche de Tadjourah. Les visiteurs y ont eu des discussions animées avec les autorités préfectorales, les élus locaux et les acteurs de la société civile.
Aussi après son arrivée au chef-lieu de la région de Tadjourah, la délégation d’experts africains du MAEP s’est rendue hier au siège de la préfecture. Conduite par le président de la commission nationale du MAEP, Abdoulkader Doualeh Waiss, et l’éminente personnalité en charge de l’évaluation de Djibouti, Joseph Tsang Mang Kin, celle-ci a été accueillie par le préfet de la région, Abdoulmalik Mohamed Banoïta.
Le représentant de l’Etat et ses hôtes se sont entretenus des derniers développements de la décentralisation en cours au nord comme dans le reste du pays. Les deux parties ont ainsi évoqué les avancées tangibles en matière de gouvernance démocratique au niveau local. Les difficultés aussi auxquels ont été confrontés les pouvoirs publics et les autres parties prenantes dans la poursuite de ce processus.
Des thèmes qui étaient ensuite au centre des débats entre le président du Conseil régional, Hassan Houssein, et les visiteurs. La rencontre a eu lieu dans la salle de réunion de l’assemblée régionale de Tadjourah. L’élu local a saisi l’occasion pour rappeler l’historique du Conseil régional, le rôle qu’il joue et les progrès réalisés dans la promotion de la démocratie participative.
Sur ce, les membres de la mission du MAEP ont pris contact avec les leaders religieux, les acteurs de la société civile, notamment les porte-voix d’associations féminines, et les commerçants de la ville blanche de Tadjourah. L’honneur d’ouvrir cette réunion de concertation est revenu au préfet Abdoulmalik Mohamed Banoïta.
Le haut fonctionnaire a exhorté ses administrés à échanger avec les délégués du MAEP leurs points de vue autour des pratiques de bonne gouvernance en vigueur dans le pays. On retrouvait des échos similaires dans le bref discours prononcé sur place par le président de la commission nationale du MAEP.
De son côté, le chef de la mission continentale du MAEP a expliqué au public en face de lui leur mission qui consiste en l’élaboration d’un rapport sur les acquis politiques, démocratiques et économiques de la région de Tadjourah. Il a précise que le processus d’évaluation de Djibouti a été assez long.
N’empêche que Djibouti a, a-t-il ajouté, déjà rédigé son rapport. D’où les consultations directes de sa délégation avec la population de Tadjourah qui devront déboucher sur la rédaction d’un rapport indépendant sur les dimensions démocratique, politique, économique de la gouvernance et celle des entreprises.
M. Joseph Tsang Mang Kin a par ailleurs affirmé que la gouvernance de proximité est devenue une absolue nécessité pour améliorer les conditions de vie mais aussi lutter contre la pauvreté. Il a enfin exprimé sa satisfaction de voir la décentralisation devenir effective à Djibouti. Même s’il reste beaucoup à faire.
Durant trois heures, les représentants du tissu associatif local ont mis en exergue auprès de leurs interlocuteurs du MAEP leurs attentes en termes de gouvernance et les actions réalisées par le gouvernement dans ce domaine. De manière spécifique, les dirigeantes d’organisations féminines ont souligné la pertinence des initiatives menées en matière de promotion du genre et l’importance du rôle que les femmes jouent à cet effet dans la région.
Parallèlement, une équipe de la mission du MAEP en charge de l’évaluation de la gouvernance entrepreneuriale a eu une réunion de travail avec les hommes d’affaires de la région et ce en présence du président de la chambre de commerce régionale, Ibrahim Andobakar.
Lors de cette entrevue, les opérateurs du secteur privé ont beaucoup insisté sur le manque d’investissements, les entraves au développement des petites exploitations agricoles et de l’artisanat.
Après avoir pris bonne note des suggestions et propositions des leaders de relais communautaires de Tadjourah sur la gouvernance, les membres de la mission du MAEP ont visité le chantier du futur port de Tadjourah.
KMA